1) Pouvez-vous, vous présenter ?
Je suis Sôrameva Vahombey, j'ai 27 ans et je viens de Madagascar. Je suis ingénieure en Qualité Environnementale du Bâtiment dans un bureau d'études tous corps d'état à Lyon.
2) En quoi consiste votre métier au quotidien ?
Actuellement, j’occupe deux postes simultanément et mes activités diffèrent selon la taille des projets. Je suis à la fois ingénieure d’études et chargée d’affaires.
En tant qu’ingénieure d’études, je réalise principalement toutes les études dites environnementales, notamment le respect de la réglementation thermique en vigueur, les études de confort thermique et de confort visuel associées aux estimations de consommations énergétiques prévisionnelles et enfin l’analyse de cycle de vie des opérations.
En tant que chargée d’affaires, je suis en contact direct avec les différents intervenants sur les projets : la maîtrise d’ouvrage et l’équipe de maîtrise d'œuvre. Mon rôle consiste à intervenir sur les sujets liés à la qualité environnementale dès la phase amont de la conception. Mes tâches dépendent des missions attribuées, qui peuvent être soit de l’Assistance à Maîtrise d'Ouvrage (AMO) soit de la maîtrise d'œuvre. En AMO, j’ai un rôle de consultant. J’apporte une expertise technique et un regard critique sur le déroulement de la conception. En mission de maîtrise d’œuvre, je prends part à la conception en étant force de propositions. Parallèlement, je supervise également les études réalisées dans notre service d'ingénierie environnementale.
Par ailleurs, je suis également assesseure pour la certification BREEAM sur les opérations de nouvelle construction et/ou de rénovation. BREEAM est une certification britannique reconnue à l’international. Dans le cadre de cette certification, j’interviens à la fin de la phase du Dossier de Consultation des Entreprises (DCE) pour vérifier que toutes les exigences requises par ce standard ont été respectées et formulées contractuellement pour une bonne prise en compte en phase Exécution. Ensuite, j’interviens de nouveau après la réception des travaux pour vérifier in situ que toutes les exigences formulées contractuellement en DCE aient été bien mises en œuvre. À la suite de cela, j’envoie un rapport à l’organisme certificateur qui a le pouvoir de valider les dossiers de certification des projets.
3) Quel a été votre parcours avant d’arriver à ce poste ?
Concernant mon parcours, j’ai effectué un DUT en génie civil et construction durable à l’IUT de Saint-Pierre à La Réunion. Pour valider ce diplôme, j’ai réalisé deux stages à Madagascar, un stage ouvrier et un stage en bureau de contrôle.
Ensuite, j’ai intégré l’ESIROI en bâtiment et énergie dans la promotion de 2018. Pendant ma formation, j’ai également accompli un stage en bureau d’études à La Réunion, un stage anglophone en Recherches au Danemark et un stage de fin d’études dans l’entreprise où je travaille actuellement. De plus, dans le cadre de ma formation, j’ai effectué un semestre d’échange en Suède pour avoir une vision de l’application de mes connaissances en zone tempérée.
4) Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?
Ce qui me plaît le plus dans mon métier, c’est le défi que représente chaque projet. En effet, selon sa localisation, sa destination d’usage, les besoins de la maîtrise d’ouvrage et les moyens de la maîtrise d'œuvre, la qualité environnementale doit être maintenue à un niveau performant. Grâce à ce défi permanent, mon métier dispose d’une large latitude d’évolutions de carrière. Cela me permet de monter continuellement en compétences tout en défendant mes convictions écologiques face aux enjeux climatiques actuels.
5) Est-ce difficile d’être une femme dans votre milieu ? Ou est-ce un avantage ?
Être une femme dans le domaine de la construction n'est pas toujours évident. C'est un ressenti qui m'a marqué pendant mes précédents stages ou lors de mes premiers déplacements sur les chantiers. Cette difficulté est moins présente en bureau d’études. D’autant plus qu’aujourd'hui, j’ai la chance d’être dans une entreprise où la parité est respectée. Toutefois, dans l’exercice de mon métier, j’ai remarqué qu’à âge égal et à compétences similaires, je dois m’imposer un peu plus que mes collègues masculins. Néanmoins, avec une bonne mentalité de leader, cela ne m’a jamais posé de problème. Une fois que les a priori sont dépassés, les choses se déroulent naturellement.
6) Y’a-t-il des freins au fait d’être une femme dans votre métier ?
Comme évoqué précédemment, je ne vois pas de freins au fait d'être une femme dans mon métier actuel.
Être une femme ingénieure en 2021 commence à devenir courant, ce qui est très encourageant et très prometteur pour les générations futures ! J’encourage toutes les jeunes femmes à aller vers les domaines où nous sommes encore peu représentées pour faire évoluer les choses.