Au premier janvier 2018, Monsieur Lalaonirina Rakotomanana Ravelonarivo a pris ses fonctions de Directeur de l’ESIROI (École Supérieure d’Ingénieurs Réunion Océan Indien). Élu à l’unanimité par le Conseil d’École de l’ESIROI, il s’engage pour un mandat de cinq ans.
Tahina Ralitera, lauréate de la Bourse L’Oréal-Unesco pour les Femmes et la Science
C’était en octobre dernier. Tahina, diplômée de l’ESIROI dans la spécialité Informatique et Télécommunications, a reçu une bourse extrêmement prisée : la Bourse L’Oréal-UNESCO pour les Femmes et la Science. Doctorante au LIM (Laboratoire d’Informatique et de Mathématiques) depuis 3 ans, son sujet de thèse sur « les véhicules électriques et l’île intelligente » a retenu l'attention du jury qui lui offre une bourse de 15 000 € afin d'accompagner la suite de sa carrière. Ses recherches visent à reproduire sur ordinateur le déplacement des véhicules électriques sur un territoire pour déterminer les emplacements optimaux des bornes de recharge électrique au niveau d'une ville ou d'une île. « Quand j’ai appris la nouvelle, je n’en revenais pas » explique Tahina. « J’ai été sélectionnée parmi 30 candidates sur 1000 participantes. J’étais très fière ! ». Et il y a de quoi ! Suite à ce succès retentissant, Tahina a été invitée à la cérémonie de remise des prix L’Oréal-Unesco à Paris en présence notamment de Marlène Schiappa, Secrétaire d'État auprès du Premier ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et d’Alexandra Palt, Directrice Générale de la Fondation L’Oréal. « Cette récompense change clairement la donne. Après la cérémonie, des chercheurs, des laboratoires, des entreprises de renom ou encore des mairies m’ont contacté pour travailler avec moi. Mon sujet de thèse intéresse. De nouvelles portes s’ouvrent ». D’autant plus que, grâce à cette récompense, Tahina est ambassadrice ! « Cette bourse, c’est aussi endosser le rôle d’ambassadrice du programme pour les filles et la science. Je souhaite délivrer un message d’encouragement aux jeunes filles, leur expliquer qu’il ne faut pas se laisser décourager par les stéréotypes ! Les femmes ont leur place dans les disciplines scientifiques, tout autant que les hommes. J’ai pour objectif d’intervenir dans les lycées de l’île pour sensibiliser les jeunes filles aux études scientifiques ». Un exercice qu’elle a déjà entamé, notamment avec l’appui d’une autre diplômée de l’ESIROI : Fatema Abassbhay.
Fatema Abassbhay. Marraine de la journée nationale « Les Sciences de l'Ingénieur au Féminin ».
Fatema est diplômée de l’ESIROI dans la spécialité Agroalimentaire (promotion 2016). Elle possède aussi un Master en « Management et Administration des Entreprises » obtenu la même année grâce au cursus parallèle proposé par l’IAE de La Réunion et l’ESIROI. Aujourd’hui Ingénieure projet, Fatema s’est rendue, comme Tahina, au lycée Lisley Geoffroy de Saint-Denis le 26 novembre dans le cadre de la journée nationale « Les Sciences de l'Ingénieur au Féminin ». « En tant que marraine de l’événement, l’objectif était de sensibiliser les jeunes collégiennes et lycéennes aux carrières scientifiques et technologiques, au travers de nos témoignages d'ingénieures. L’idée est de susciter des vocations et de leur donner de l’ambition dans leur parcours professionnel ». Pour y parvenir, des tables rondes ont été organisées. « Nous avons laissé place à un échange entre nous » explique Fatema. « Nous leur avons expliqué en quoi consiste le métier d’ingénieur, pourquoi il faut éviter les préjugés de ce métier, comment lutter contre cette disparité, etc. ». Pour Fatema, cette disparité est avant tout culturelle : « Le métier d’ingénieur est connoté au monde masculin. Il ne faut pas que cette idée persiste. Bien sûr que ce métier est ouvert à toutes et tous… Il faut franchir le pas ! ».
Aujourd’hui, seules 28 % des filles sont en écoles d’ingénieurs an niveau national. A titre comparatif, l’ESIROI a réussi à enregistrer une parité parfaite en 2016 : 50% de filles, 50% de garçons ! Néanmoins, les filles représentent 41% des effectifs en Cycle Préparatoire Intégré, 82% en Agroalimentaire, et 24% en Bâtiment et énergie. Il existe encore des déséquilibres. Mais comme le dit si bien Tahina : « Osez rêver grand ! Fixez-vous des objectifs et donnez-vous les moyens de les atteindre ».
*Chiffres : Étude Mutationnelles, Global Contact, septembre 2014 ; L’insertion des diplômés des grnades écoles ? CGE, juin 2014 ; Enquête 2012 de l’association française des femmes ingénieures.